Je ne découvris que 30 ans plus tard, à l’occasion de recherches documentaires, que cette escale avait manqué de déclencher un incident diplomatique, et valu à ses organisateurs une monumentale remontée de bretelles. La France n’a jamais en effet reconnu l’enclave de Guantanamo dans le territoire de la République de Cuba proclamée en 1902 ; le Rhône avait par ailleurs été le premier bâtiment de la Royale à faire une escale officielle à La Havane, en 1988. Sa présence à Guantanamo, dans ce contexte, valait forme de reconnaissance, et c’est pourquoi la demande d’escale, effectuée par voie militaire directe, sans demande officielle avait été immédiatement acceptée, pour nous comme pour le Francis Garnier et le Jacoubet. Le Quai d’Orsay, informé, fit écourter cette escale non autorisée diplomatiquement, et les officiers français prirent une leçon d’histoire.